Retour sur une communication animale intuitive.Julie croisée Berger des rues Roumaines.
- Naturo4pattes
- 15 sept.
- 4 min de lecture
Retour sur une communication animale intuitive.
Julie croisée Berger des rues Roumaines.
Par soucis de confidentialité, la photo et le prénom de la Chienne ont été modifié.
La transcription de la communication animale intuitive quant à elle reste authentique.
Julie est une jeune croisée Berger dont l'âge est estimé à 3 ans.
Elle a vécue seule dans la rue durant sa première année, elle a ensuite été attrapée et mise en sécurité au sein d'un refuge surchargé.
Elle est arrivée en France en camion, comme des dizaines d'autres Chiens.
Cela fait maintenant 3 mois qu'elle est dans sa nouvelle maison et sa famille désespère : aucune progression.
Elle est actuellement sous fluoxetine, un anxiolytique.
Malgré tout, elle tremble au moindre contact, elle reste prostrée dans son panier, elle sort à peine dans le jardin, toujours en alerte.
Les promenades sont impossibles.
Lorsque j'entre en connexion avec Julie, je n'ai pas le temps de me présenter, elle sent la brèche et s'engouffre pour me dire ce qu'elle a sur le coeur :
"Je ne les aime pas".
Silence. Un ange passe. Je reste interdite devant cet aveu.
Je ne sais pas quoi lui répondre. Ma tête bouillonne : "je ne vais quand même pas transmettre cette phrase aux gens ? Ils vont me haïr, ils vont se fermer, ils vont souffrir... Mais je ne peux pas leur dire que tout va bien..."
Bref, mon cerveau est en ébullition.
Julie attend.
J'essaie de formuler au mieux ma question, le sujet est sensible et la réponse de Julie sera transmise :
- Que veux tu dire par cela ? Tu les détestes ? Tu ne les apprécies pas du tout ? Que ressens tu pour eux ?
- Je ne les aime pas c'est tout. Je ne ressens rien pour eux. Ni haine, ni amour. Ils ne sont rien pour moi.
- As tu peur d'eux ?
- Oui. Ils me touchent, tout le temps ils tendent les bras vers moi, ils me regardent, ils me parlent. J'ai très peur. D'accord ils me nourrissent mais ils me font peur, leur présence me met mal à l'aise.
Je lui explique que cette famille l'a accueilli pour la sauver de la rue, pour lui offrir la sécurité et l'amour :
- Ici je me sens emprisonnée. Je suis prisonnière de ce lieu. Je ne peux sortir, je ne suis pas libre, je suis bloquée avec eux et c'est horrible. Je ne me sens vraiment pas bien ici. Ce n'est pas mon élément naturel, ce n'est pas mon environnement.
Avant d'être chez eux j'étais dans une cage avec d'autres Chiens, ici aussi j'étais pas bien. Toujours des Humains, toujours cette prison.
- Mais dans la rue, il y avait des dangers, tu avais peur aussi ?
- Oui dans la rue j'avais peur aussi mais pas autant. Je suis née dans la rue, je la connais. Dans la rue j'étais libre de me sauver, j'étais libre de partir loin. Avant je me cachais la journée et je sortais la nuit, quand tout était calme, quand les Humains étaient absents. Maintenant on m'attache à une corde et on m'oblige à croiser des Humains tout prêt. On m'oblige à avancer vers eux, on m'accroche, je suis piégée, c'est horrible.
Je lui demande si elle arrive à se sentir en sécurité dans la maison :
- Pas vraiment. J'ai ma cachette mais cet environnement m'est étranger. Tout est effrayant et impressionnant pour moi. Je ne comprends pas ce monde, je ne m'y sens pas bien.
Cette communication à de quoi donner le bourdon, mais je souhaite vous la partager aujourd'hui car je pense que le cas de Julie n'est pas le seul et je pense qu'il est temps que nous Humains de nous remettre en question concernant le bien être du Chien et la vision que nous en avons.
Ce n'est pas la première fois qu'un Chien issu d'un tel sauvetage me fait part de son profond mal être lors d'une communication animale intuitive.
Ce n'est pas la première fois qu'une famille me contacte désemparée parce qu'il n'y a pas de progrès au bout d'un mois ou deux.
Ces Chiens des rues ils sont "à part".
On ne peut pas les comparer à nos Chiens de compagnie.
Chez ces Chiens ferraux, ces Chiens nés dans la rue et ayant appris à vivre ainsi, la crainte de l'Homme est inscrite dans leur génétique (c'est aussi ce que l'on peut appeler les mémoires transgénérationnelles).
Ils se sont détacher peu à peu de l'Homme, ils ont appris à vivre librement.
Et n'oublions les horreurs que certains ont pu voir ou vivre... Pour certains d'entre eux, l'Homme représente le diable en personne.
Mais il y a une différence entre un Chien abandonné dans la rue et qui se retrouve du jour au lendemain livré à lui même et un Chien ferral (né dans la rue, vivant libre).
Le premier reste dépendant de l'Homme (même s'il a vécu des choses difficiles) alors que le second ne voit pas l'intérêt d'une alliance avec l'Homme, du moins, il ne sait pas vivre avec l'Homme.
Ces adoptions sauvetages sont délicates, tout le monde n'est pas prêt à accepter de vivre avec un Chien qui ne sera jamais aussi avenant que le Golden retriever du voisin.
Tout le monde n'est pas prêt à voir l'évolution d'un Chien sur plusieurs années plutôt que sur plusieurs semaines.
Et enfin, tout le monde n'est pas prêt à accepter que certains Chiens ne sont pas fait pour être en famille.
Je tiens à préciser que je ne suis pas contre les adoptions de Chiens des pays de l'est ou des iles, bien au contraire, je suis la première à relayer leurs annonces et si je n'avais pas de Lapin à la maison, il est certain que j'aurais probablement fait une telle adoption.
Mon message n'est pas anti adoption Chien de Roumanie, il met simplement en garde concernant les difficultés d'une telle adoption. Il met également en lumière le point de vue du Chien qui n'est pas forcément le même que le notre.
Si nous considérons les sauver, eux, ne sont pas forcément du même avis.
Enfin, les progrès d'un Chien issu d'un tel sauvetage, la confiance et le changement de son regard sont des cadeaux inestimables dont les familles ne peuvent qu'être fières.
Praticienne bien être animalier.
Accompagnement holistique et chamanique de l'Homme et l'Animal.
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